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Les débuts

Dès l'enfance, à Krasnodar, Anna Netrebko intègre des chœurs ou devient soliste dans de petits groupes d'enfants2.

Anna Netrebko étudie le chant au conservatoire de Saint-Pétersbourg, en Russie. Elle travaille comme femme de ménage au Théâtre Mariinsky3. Par la suite, elle postule au Théâtre Mariinsky. Le chef d'orchestre Valeri Guerguiev l'engage à 22 ans2 et devient son mentor vocal4.

En 1994, sur les conseils de Valeri Guerguiev, Anna Netrebko débute dans le rôle de Susanna des Noces de Figaro, rôle qu'elle reprend dans les tournées du Kirov en Finlande, en Allemagne et en Israël. Elle interprète par la suite de nombreux personnages avec la Compagnie Amina (La sonnambula, Bellini), Pamina (Die Zauberflöte, Mozart), Rosina (Il Barbiere di Siviglia, Rossini), Lucia (Lucia di Lammermoor, Donizetti), Louisa (Les Fiançailles au couvent, Prokofiev), Micaëla (Carmen, Bizet)5.

Vie personnelle

En 2006, elle émigre en Autriche et demande la citoyenneté autrichienne, qu'elle obtient en juillet6. Au cours d'un entretien avec un journaliste d'un hebdomadaire autrichien, elle déclare vouloir habiter Vienne et Salzbourg. Comme raison principale à cette demande de la nationalité autrichienne, Anna Netrebko indique les démarches lourdes, voire humiliantes qu'elle doit effectuer pour obtenir un visa (en tant que citoyenne russe) et honorer ses nombreux contrats à l'étranger[pertinence contestée]7.

En 2008, Anna Netrebko se met en couple avec le baryton basse uruguayen Erwin Schrott8,9. Leur fils, Tiago Aruã naît à Vienne le 5 septembre de la même année10. Tiago Aruã est autiste et est scolarisé dans un établissement spécialisé à New York2. Elle est séparée depuis , et mariée, depuis le , à un ténor azerbaïdjanais, Yusif Eyvazov (de).

Activités charitables

En 2002, Anna Netrebko remplit les fonctions de trésorière principale d'une fondation de charité, Petroushka Ball, branche de la Société pour la santé des enfants russes. Elle y retourne en 2003 et 2006 et devient directrice honoraire.[réf. nécessaire]

Au mois de mars 2007, elle est ambassadrice pour l'association humanitaire autrichienne SOS Villages d'Enfants et marraine du village SOS Villages d'Enfants de Tomilino en Russie11.

Carrière

 
Anna Netrebko à ses débuts en Allemagne.

En 1995, à l'âge de 24 ans, Anna Netrebko termine ses études au conservatoire de Saint-Pétersbourg et interprète le rôle-titre de Ludmila à San Francisco dansl'opéra Rouslan et Ludmila de Glinka5. Dès lors, elle est invitée régulièrement à San Francisco ainsi que sur d'autres scènes des États-Unis5. Elle devient l'interprète des rôles féminins de l'opéra russe : tour à tour Natacha (Guerre et paix de Sergueï Prokofiev), Louisa (Les Fiançailles au couvent de Sergueï Prokofiev)), Marfa (La Fiancée du tsar de Nikolaï Rimski-Korsakov). Elle joue également Gilda (Rigoletto de Giuseppe Verdi), Musetta (La Bohème de Giacomo Puccini), Juliette (Roméo et Juliette de Charles Gounod), Elvira (I puritani de Vincenzo Bellini).

En 1998, elle est de nouveau l'invitée à l'Opéra de San Francisco pour son premier récital sur des mélodies de Moussorgski, Rachmaninov et Rimski-Korsakov5.

Elle entre à l'Opéra de Washington en Gilda (Rigoletto, Verdi) en 1999. Elle part pour une tournée à Rotterdam, Amsterdam et Londres. Elle interprète, à cette occasion, le Benvenuto Cellini de Berlioz sous la direction de Gergiev5.

À partir de 2000, elle est l'artiste la plus réclamée. On la retrouve à San Francisco pour Don Giovanni et La Bohème où elle est successivement Zerlina et Musetta ; au Mai musical de Florence avec la Messe en si mineur de Bach et Judas Maccabeus de Haendel5.

Elle est présente au Théâtre Mariinsky avec Les Contes d'Hoffmann (Jacques Offenbach) et Lucie de Lammermoor5. Entre-temps, elle s'est produite à Covent Garden ainsi qu'au Théâtre Mariinsky pour être la Natacha de Guerre et Paix sous la baguette de Gergiev5.

Entre 2000 et 2001, on la voit à l'Opéra de San Francisco et à l'Opéra de Washington pour une série de représentations sous les compositions d'Ilia (Idoménée), d'Adina (L'Élixir d'amour), de Nannetta (Falstaff), de Marfa (La Fiancée du Tsar) et de Zerlina (Don Giovanni). À La Scala de Milan et au Teatro Real de Madrid elle joue Natacha dans Guerre et Paix de Prokofiev5.

En 2002, elle fait son entrée au Metropolitan Opera de New York avec la première représentation de Guerre et Paix. Au cours de la même année, elle chante pour la première fois au Festival de Salzbourg la nouvelle production de l'opéra Don Giovanni. Elle joue Donna Anna sous la direction du chef d'orchestre Nikolaus Harnoncourt5. Elle est invitée pour la première fois à l'Opéra de Philadelphie pour la production de I Capuleti e i Montecchi. Elle interprète le rôle de Giulietta5. Elle chante aussi dans la Quatrième Symphonie de Mahler sous la direction de James Levine au Festival de Verbier5.

Pendant la saison 2002-2003, elle chante Servilia dans La Clémence de Titus sous la direction de Sir Colin Davis à Covent Garden et fait ses débuts au Staatsoper de Vienne (Autriche) dans l'habit de Violetta. Le ténor Villazón lui donne la réplique5. Elle tient le rôle-titre dans Lucie de Lammermoor à l'Opéra de Los Angeles, celui de Violetta dans La Traviata de Giuseppe Verdi à l'Opéra de Munich et de Donna Anna à Covent Garden5.

Son second album, Sempre libera, est mis en vente l'année suivante (la même année, elle fait une apparition dans le film des Studios Disney Un Mariage de princesse12 dans lequel elle interprète quelques airs de Sempre libera).

Sur invitation de l'Opéra de Los Angeles, qui inscrit Roméo et Juliette pour la première fois à son répertoire, Anna Netrebko est une magnifique Juliette soutenue par le ténor Rolando Villazón13,14. L'été de la même année, Netrebko est en concert avec Ramon Vargas à l'Opéra d'État de Bavière5.

En 2003, Anna Netrebko se produit, notamment, au Festival Saito Kinen de Matsumoto au Japon5. Elle enregistre pour Deutsche Gramophon Opera Arias une anthologie d'airs de Bellini, Berlioz, Donizetti, Dvorak, Gounod, Massenet, Mozart et Puccini avec l'Orchestre philharmonique de Vienne sous la direction de Gianandrea Noseda5.

Pendant la saison 2004-2005, elle est présente pour un concert interprété dans le cadre du BBC Proms au Royal Albert Hall de Londres sous la direction du chef Noseda5. Puis elle entame une série de récitals au Japon avec Malcolm Martineau. En , elle interprète Adina de L'Élixir d'amour (Donizetti) toujours avec Villazón qui, la même année, est à ses côtés pour laTraviata du Festival de Salzbourg, sous la direction de Carlo Rizzi5.

Le , Anna Netrebko fait son entrée à Carnegie Hall secondée par Dmitri Hvorostovsky et l'Orchestre de St. Luke. Programmée initialement le , Netrebko fait repousser la date prétextant qu'elle n'est pas prête15. Le 8 septembre de la même année, pour la dernière nuit du Proms, elle reprend sa prestation de Roméo et Juliette donnée au Met16.

 
Festival de Salzbourg, 2012, Piotr Beczała en Rudolfo et Anna Netrebko en Mimì dans La Bohème.

Au mois de , elle offre une représentation lors de la cérémonie de remise du Honors 200717,18,19 à Martin Scorsese.

En 2008, elle recueille les ovations du public à Covent Garden avec sa Violetta (La Traviata)[pertinence contestée]. Jonas Kaufmann et Dmitri Hvorostovsky lui donnent la réplique sous la baguette de Maurizio Benini5.

Anna Netrebko est pressentie pour interpréter Lucia dans Lucie de Lammermoor en au Met mais, en raison de sa grossesse, elle décline l'offre. Elle est remplacée par la soprano allemande Diana Damrau. Elle est cependant toujours programmée pour chanter ce même opéra en janvier et février 2009 ainsi que dans la production du Metropolitan Opera Manon de Jules Massenet, la saison suivante20.

En avril 2011, elle est ovationnée à Vienne pour son rôle d'Ann Boleyn, dans Anna Bolena de Donizetti21. En décembre de la même année, elle est Donna Anna dans Don Giovanni à La Scala de Milan, avec Peter Mattei dans le rôle-titre et Bryn Terfel dans celui de Leporello, sous la direction de Daniel Barenboim et dans une mise en scène de Robert Carsen.

Le , elle s'est produite Salle Gaveau à Paris.

Le , elle est choisie pour interpréter l'hymne olympique lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux de Sotchi22.

En 2014, dans Lady Macbeth, avec le baryton Željko Lučić, au Metropolitan Opera de New York.

En 2015 elle interprète :

En , elle se produit dans Eugène Onéguine à l'Opéra Bastille.

De façon générale, elle reconnaît réduire radicalement la quantité de ses engagements au profit de leur qualité2.

La voix

 
Réouverture du nouveau théâtre Mariinsky, le .

« Quand j'étais enfant, ma voix était "propre", assez belle, avec un timbre naturellement instrumental: une matière brute, mais de bonne qualité, à l'ambitus large. C'était une bonne base à partir de laquelle je ne pouvais que progresser. »

— Anna Netrebko, L'Express, Entretien avec Anna Netrebko : parfois l'opéra devient un art total, no 3372, 2016, p. 14.

Elle est une vraie diva, consciente de l'être, même si elle avoue que cela la gêne qu'on la nomme ainsi, eu égard aux connotations négatives du mot2.

Elle est attentive à sa voix, en connaissant les limites « Je ne suis pas et ne serai jamais une Coloratura dramatique ».

« Ma voix est bien adaptée au répertoire romantique et le fait que mon timbre se soit un peu assombri ces dernières années me permet d'évoluer vers des rôles plus lourds, Verdi, Puccini, Wagner même : je vais chanter Elsa de Lohengrin en prochain à Dresde sous la direction de Christian Thielemann. »

Stéphane Lissner souhaite l'accueillir chaque saison à Opéra national de Paris, aussi bien pour jouer Leonara du Le Trouvère que dans le rôle de la Tatania d'Eugène Onéguine, mais aussi dans des figures moins attendues23.

Passion Verdi

« Si Maria Callas demeure au sommet de son panthéon, c'est plutôt Renata Scotto ou Mirella Freni, qui lui ont donné les clés de ce style italien, de cette vocalita point trop appuyée, de cette vérité ardente du bel canto, aigus dardés mais aussi phrasés déployés en souplesse, qui lui a permis de dominer si étonnamment le terrible rôle de l'Anna Bolena de Donizetti, tant à Vienne qu'à New York, et qui nourrit ses interprétations verdiennes.
Car, elle le répète à l'envi : Je veux chanter Verdi de manière irréprochable ! »

— Alain Duault, Classica, Anna Netrebko : La gourmandise de la vie, no 179, 2016, p. 60.