La musique tzigane désigne la musique des peuples roms d'Europe de l'Est (Hongrie, Roumanie, Bulgarie, Russie). Par son répertoire et son instrumentation, elle se différencie des musiques jouées par les gitans du sud de l'Europe (flamenco, rumba catalane, sevillanas).

Originaires du nord de l'Inde, les tribus tziganes ont émigré vers le Moyen-Orient et l'Asie centrale, avant de s'établir en Europe.

Habituellement jouée à l'occasion de fêtes ou de cérémonies, leur musique est aussi l'apanage de musiciens errants faisant la quête de ville en ville pour subsister et en vertu de leur origine ou de leur pays d'accueil, elle possède de nombreuses facettes. On retrouve cependant dans leur tradition presque toujours les mêmes instruments, comme le violon, l'accordéon, la clarinette, la guitare, la contrebasse, le cymbalum et la darbouka ou le davul, qui leur permettent de naviguer entre la musique folklorique, le jazz et la musique classique.

Les musiciens tziganes, éloignés des académies, ont développé un style de jeu qui leur est propre pour chacun des instruments qu'ils utilisent. Conjuguant vitesse d'exécution et improvisations ponctuées de trilles, certains sont de grands virtuoses comme Elek Bacsik et Roby Lakatos, violoniste renommé pour sa façon extrêmement rapide de jouer des pizzicati, ou encore l'accordéoniste Ionică Minune (en).

Souvent multi-instrumentiste et luthier amateur, le musicien tzigane est également réputé pour son vaste répertoire et sa capacité d'improvisation. Ces caractéristiques sont assez similaires à celles des musiciens d'origines juives — autres migrants — qui pratiquent la musique klezmer.

Avec leur musique traditionnelle, très présente dans la musique populaire d'Europe de l'Est (avec les Zards[Quoi ?] de Hongrie, Russie et Roumanie), ils ont influencé nombre de compositeurs de musique classique tels que Franz Liszt et Johannes Brahms, qui ont tous deux mis au jour la musique tzigane1.

Leur influence a aussi été très forte en Russie où les artistes tziganes furent longtemps les favoris de la cour du Tsar. En Europe de l'Ouest, leur influence a profondément marqué le jazz manouche depuis Django Reinhardt.

Depuis 2014 et avec le soutien de l'Union européenne, le projet Music4Rom 1 a pour but, selon Jorge Chaminé, un des fondateurs du projet, le devoir de reconnaissance de la musique et des musiciens roms et de leur apport fondamental à la musique classique, entre autres2.