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L'Ode à la joie — appelée également Hymne à la joie1 — est un poème de Friedrich von Schiller écrit en 1785. Il est surtout connu comme finale du quatrième et dernier mouvement de la 9e Symphonie de Beethoven, devenu l'hymne officiel de l'Union européenne.

Ce poème célèbre l'idéal de l'unité et de la fraternité humaines (« Millions d’êtres, soyez tous embrassés d’une commune étreinte ! ). Son titre original est An die Freude, mais il est souvent appelé Ode an die Freude. L'idée selon laquelle Schiller avait initialement écrit un poème à la liberté (Freiheit) mais qu'il aurait dû en faire un poème à la joie2 est une légende romantique, apparue dans un roman de Robert Griekenperl en 1838 et fréquemment reprise depuis (cf. Esteban Buch, p. 137 et 182-183).

Le texte chanté dans le quatrième mouvement de la 9e Symphonie reprend seulement une partie du poème de Friedrich von Schiller. Il comporte de légères variations par rapport au poème original de 1785 (indiquées en note).

Texte original allemand Traduction française
O Freunde, nicht diese Töne!
Sondern laßt uns angenehmere anstimmen
und freudenvollere.
Ô amis, pas de ces accents !
Laissez-nous en entonner de plus agréables,
Et de plus joyeux !
Freude, schöner Götterfunken
Tochter aus Elysium,
Wir betreten feuertrunken,
Himmlische, dein Heiligtum!
Deine Zauber binden wieder
Was die Mode streng geteilt;
Alle Menschen werden Brüder3
Wo dein sanfter Flügel weilt.
Joie, belle étincelle divine,
Fille de l'assemblée des dieux,
Nous pénétrons, ivres de feu,
ô céleste, ton sanctuaire !
Tes charmes assemblent
Ce que, sévèrement, les coutumes divisent ;
Tous les humains deviennent frères,
lorsque se déploie ton aile douce.
Wem der große Wurf gelungen,
Eines Freundes Freund zu sein;
Wer ein holdes Weib errungen,
Mische seinen Jubel ein!
Ja, wer auch nur eine Seele
Sein nennt auf dem Erdenrund!
Und wer's nie gekonnt, der stehle
Weinend sich aus diesem Bund!
Celui qui, d'un coup de maître, a réussi
D'être l'ami d'un ami;
Qui a fait sienne une femme accorte,
Qu'il mêle son allégresse à la nôtre !
Même celui qui n'a qu'une âme

qui lui appartient sur la terre entière !

Quant à qui ne le trouverait

pas, qu'il quitte cette union en larmes !

Freude trinken alle Wesen
An den Brüsten der Natur;
Alle Guten, alle Bösen
Folgen ihrer Rosenspur.
Küsse gab sie uns und Reben,
Einen Freund, geprüft im Tod;
Wollust ward dem Wurm gegeben,
und der Cherub steht vor Gott.
Tous les êtres boivent la joie
Aux seins de la nature ;
Tous les bons, tous les méchants,
Suivent sa trace parsemée de roses.
Elle nous a donné des baisers et la vigne ;
Un ami, éprouvé par la mort ;
La volupté fut donnée au vermisseau,
Et le Chérubin se tient devant Dieu.
Froh, wie seine Sonnen fliegen
Durch des Himmels prächt'gen Plan,
Laufet, Brüder, eure Bahn,
Freudig, wie ein Held zum Siegen.
Joyeux, comme ses soleils volant
À travers le somptueux dessein du ciel,
Hâtez-vous, frères, sur votre route,
Joyeux comme un héros vers la victoire.
Seid umschlungen, Millionen!
Diesen Kuß der ganzen Welt!
Brüder, über'm Sternenzelt
Muß ein lieber Vater wohnen.4
Ihr stürzt nieder, Millionen?
Ahnest du den Schöpfer, Welt?
Such' ihn über'm Sternenzelt!
Über Sternen muß er wohnen.
Soyez enlacés, millions.
Ce baiser au monde entier !
Frères ! Au-dessus de la voûte étoilée
Doit habiter un père bien-aimé.
Vous vous effondrez, millions ?
Monde, as-tu pressenti le Créateur ?
Cherche-le par-delà le firmament !
C'est au-dessus des étoiles qu'il doit habiter.

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L'hymne officiel

L'introduction instrumentale de ce mouvement a été adoptée en 1972 par le Conseil de l'Europe comme hymne européen, puis en 1985 comme hymne officiel de l'Union européenne par les chefs d'État et de gouvernement de l'Union. L'interprétation officielle fut confiée à Herbert von Karajan qui en réalisa trois arrangements : un pour piano, un autre pour instruments à vent et un troisième pour orchestre symphonique.

Notes et références

  1.  
  • Certains musicologues ont proposé, afin de les distinguer, de nommer ode le poème et hymne l'ensemble poème et musique de la 9e Symphonie. Cf. J. et B. Massin, Ludwig van Beethoven, Fayard.
  •  
  • J. et B. Massin, Ludwig van Beethoven, Fayard ; 1967
  •  
  • Original de Schiller : Was der Mode Schwert geteilt; Bettler werden Fürstenbrüder (Ce que l'épée de la mode sépare; Les mendiants deviennent frères avec les princes)
  •  
  1. Selon Reinhard Breymayer les vers de Friedrich Schiller "Brüder - überm Sternenzelt/ muß ein lieber Vater wohnen" ("Frères ! Au-dessus de la voûte étoilée | Doit habiter un père bien-aimé") qui réfléchissent la philosophie de l'amour du poète, sont une référence à la théologie de l'amour de l'astronome et théologien Philipp Matthäus Hahn. Cf. Reinhard Breymayer: Erhard Weigels Schüler Detlev Clüver und sein Einfluss auf Friedrich Christoph Oetinger (1702–1782) […] In: Katharina Habermann, Klaus-Dieter Herbst (Ed.): Erhard Weigel (1625–1699) und seine Schüler. Universitätsverlag Göttingen, Göttingen 2016, pp. 269–323, ici pp. 317–322: Nachweis einer Verbindung zwischen dem mit Mozart und Beethoven vertrauten Franz Joseph Reichsgraf von Thun und Hohenstein, dem Mechaniker Philipp Gottfried Schaudt und dem Pfarrer Philipp Matthäus Hahn. Findet sich eine Spur von Hahns Theologie in Schillers Ode "An die Freude"? – Reinhard Breymayer, Astronomie, Kalenderstreit und Liebestheologie. Von Erhard Weigel [...] über Friedrich Christoph Oetinger und Philipp Matthäus Hahn zu Friedrich Schiller, Johann Andreas Streicher, Franz Joseph Graf von Thun und Hohenstein, Mozart und Beethoven. Heck, Dußlingen, 2016. (ISBN 978-3-924249-58-8).

Annexes

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Bibliographie

Articles connexes

Liens externes