Pilon contre mortier, hache contre bois, navette contre métier à tisser, air contre soufflets : la cadence quotidienne règle le tempo de la musique traditionnelle ouest-africaine. Et sa sensibilité particulière — ses textures polyrythmiques, ses mécanismes d’appel et de réponse, ses tonalités inattendues — ont façonné l’esthétique musicale bien au-delà de ses frontières.
Instruments ouest-africains
Le pouls d’une culture se manifeste à travers les instruments qu’elle produit et dont elle joue. Il est palpable à travers ses cordes vibrantes, ses percussions palpitantes, ses bois mélodieux, et, dans le cas de l’Afrique de l’Ouest, à travers ses rythmes croisés, ses syncopes et ses contretemps.*
La nature elle-même fournit l’amplificateur idéal : la résonnance acoustique d’une calebasse évidée intensifie les vibrations de la kora, harpe mandée à double liaison, de l’akonting, luth-banjo dioula, du goje, violon courbé à deux cordes des Haoussas, ou des xylophones Dagaaba, Sambla et Mandés appelés respectivement « gyil », « baan » et « balafon ».